Dix kilomètres séparent la maison du bureau. Depuis huit mois, je peux compter sur les doigts d’une seule main le nombre de jours où je n’ai pris ni mon vélo ni mes deux jambes pour faire au moins l’aller ou le retour.
Une semaine «normale» de mobilité durable, dans mon cas, ça ressemble à ça:
- environ trois allers-retours en vélo, entre Rock Fo et le centre-ville de Sherbrooke, en bonne partie sur la piste cyclable (entretenue l’hiver) qui longe la rivière Magog;
- et les autres jours en autobus à l’aller, puis à la course au retour, ce qui me permet de caser aisément une partie de mon kilométrage hebdomadaire.
Est-ce facile? Quand il fait beau et chaud, oui. Quand il pleut, qu’il neige, qu’il verglace ou qu’il fait -30 avec un vent de face, un peu moins.
Savoir s’adapter à la météo
Pas un jour ne passe sans que je zyeute la météo des prochains jours. Il neigera lundi? Ce sera le combo bus-course. La pluie de mardi soir glacera probablement dans la nuit? Mieux vaudra éviter le vélo encore mercredi…
Cette mixité de moyens de transport durable m’oblige à une logistique quotidienne que certains qualifieraient de «un peu trop folle pour eux». On s’habitue à ça aussi.
Job de bureau = habillement de monsieur (lire: pantalon propre et chemise). Pas l’idéal pour pédaler… Je transporte donc mes vêtements propres au boulot une fois de temps en temps et je les repasse sur place.

Je prévois courir au retour? Je dois penser à apporter tous les morceaux au bureau (vêtements, montre, tuque, mitaines, etc.). Et pas question de trop en transporter, parce que je reviens toujours à la maison en transport actif. Limiter les morceaux, chaque jour, toujours. Comme un voyageur compulsif qui veut éviter les surprimes de bagages à l’aéroport.
Ça m’arrive donc de prendre l’autobus le matin en pantalon de monsieur… et en espadrilles de course, avec la tuque et un haut que je porterai au retour. Le look? Je m’en fous tellement! Parce que je sais que je devrai tout transporter dans mes sacoches de vélo ou mon sac à dos au retour, alors aussi bien être efficace!
En vélo, des doigts gelés, je suis maintenant habitué. Heureusement, l’hiver est de mon côté cette année. Je me suis quand même planté deux fois, à cause de la glace et de la slush. Mon casque de ski m’a probablement évité un bon mal de bloc.

L’envie
Si les horaires de bus me convenaient mieux (lire Mobilité durable (partie 1) pour comprendre), j’opterais encore plus souvent pour le combo bus-course. Mais je rêve aussi de pouvoir en faire plus. Chaque fois que j’enfourche mon vélo, je culpabilise un peu (juste un peu). J’aimerais tellement mieux pouvoir courir! Je dois alors me répéter que c’est déjà beaucoup mieux que d’être assis derrière un volant…
Avant de vendre mon auto, j’enviais ceux qui pouvaient aller travailler en bus ou en vélo pour se soustraire au stressant trafic (je sais, Sherbrooke n’est pas Montréal, mais ce n’est pas la campagne non plus).
Maintenant que je fais partie de ceux que j’enviais, j’en envie d’autres. D’autres qui, comme Joan Roch, ont la chance de se déplacer exclusivement à la course matin et soir (afin d’en savoir plus, lisez cet inspirant texte ou prenez dix minutes pour visionner cette tout aussi inspirante conférence).
Je compte bien tenter l’expérience l’été prochain, dès que le reste de la maisonnée sera en congé scolaire. Probablement pas cinq jours par semaine, mais au moins quelques-uns. Courir en allant travailler, que peut-on demander de mieux?
16 février 2016 at 15 h 03 min
T’es tout un phénomène Toi!!! Époustouflant, c’est le mot qui me vient! Un immense merci pour ta générosité à partager qui tu es et ce que tu fais! Tu es une méga-source d’inspiration qui donne un élan à plus d’un, dont ta mère qui se demande encore comment elle a pu engendrer une telle machine! Hihihi! Lâche pas mon David!!! Je t’aime! xoxo
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